La flamme de la bougie vacille sous le souffle du vent qui s’échappe de la fenêtre entrouverte.

Les rideaux d’un rouge sombre tranchent avec la blancheur immaculée des draps sur le corps nu de la jeune fille. Autour de ce lit imagé, fait d’un simple matelas et d’un drap léger, des bougies sont parsemées de ça de là, au hasard d’une envie, au hasard d’une rencontre… Pas de lumière, pas de musique, pas de fausses notes et d’illumination indicible. Rien que le vent, les bougies et la belle endormie pour la dernière fois. Quelques frissons se laissent deviner, peu à peu, sur sa peau dévoilée. Dehors, il commence à faire froid, le vent se lève, la fenêtre claque soudain. La belle se reveille alors dans un doux bruissement de draps puis se lève pour aller fermer la fenêtre traîtresse. Et d'un geste inconscient, elle relève le drap sur ses épaules dénudées et glacées. La bougie tombe...le feu rampe sur le sol, fourbe et voleur. La vie de la belle sans qu'elle ne s'en aperçoive se consume en quelques secondes, le temps d'être entourée par un cercle de feu et d'hurler... hurler comme une diablesse, criant sa detresse et sa haine contre le vent qui lui a voler sa vie, en quelques petits instants...trop courts, trop durs.