Tu peux tout t'oublier ou alors garder le souvenir, ce mensonge qui te hante sans arrêt, cette chose dans ta tête qui reste là, qui tourne sempiternellement, te donnant le vertige.

Tu penses que je ne sais pas, que je ne sens pas ton désarroi, que tes silences ne me disent rien. Et moi je te voie, là, devant moi. Tu fais comme si de rien, comme si je ne pouvais pas savoir. Tu allumes une cigarette, désinvolte, comme perdu dans tes pensées, mais moi, je lis clair dans ton petit jeu. Et tu te rends compte que je t'observe, alors tu pâlis, c'est imperceptible. Tu éteins ta cigarette, nerveusement, prétextant une envie soudaine d'arrêter de fumer. Ton pied a la bougeote, et tu me frôles, je ne le sens pas mais ton regard gêné me dit tout. Tu as les yeux qui fuient. Tu souffres j'espère, oui je prie pour que tu aies mal. Et tu restes là, pourquoi tu ne parles pas, pourquoi tu restes planté là devant moi, hein ? Pourquoi tu ne t'en vas pas, je te gênes, je t'ai toujours gêné alors pars. Mais tu as peur, tu sens que ça monte en toi, tout doucement, c'est à peine perceptible, mais ça s'insinue dangereusement dans tes veines. Et tu vas te chercher un verre d'alcool, pour te noyer, non je sais pas... faudrait que tu me parles. Mais tu dis rien, alors je me tais. Je ne veux pas rompre cette ambiance morbide. J'ai envie que mes yeux te brûlent encore, que tu te sentes perdu... Tu halètes alors, tu as chaud. C'est moi qui te donne chaud ? tu as envie de sortir mais tu ne peux pas. Mon regard te tiens, alors tu vas parler... Non, au lieu de ça, tu préfères jouer avec un stylo et gribouiller des choses idiotes sur ton bloc notes... Tu m'ennuies, tu n'avoueras pas se soir. Alors je sors et tu respires, encore, alors que tu ne devrais pas, non tu ne devrais plus respirer.