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Mais il reste coi. Ses lèvres restent fermées, elles sont sèches et dures, comme si elles n'avaient plus l'habitude de laisser s'envoler des mots tendres et gentils. Le regard dur, il ne prononcera pas un mot, il n'aura pas même dans ses yeux une lueur d'affection, rien que de la méchanceté, de la méchanceté pure. Elle implorera, certes, mais rien ne changera, ni son regard, ni ses lèvres. C'est dur pour elle, de penser à lui, avant. Avant que l'orage ne tombe. Elle avait senti le calme avant la tempête et ne s'en était pas soucier, persuadé de leur amour éternel. Mais rien n'est éternel, tout fini, un jour, par sombrer dans l'oubli, même la passion la plus dévorante. Pourtant elle y croyait, elle avait cette force de caractère, cette volonté refusant tout échec. Il laissa tomber sa cigarette dans le cendrier et murmura dans le silence "maintenant c'est terminé". Les seuls mots qui avaient traversés ce passage si étroit et fin que formait sa bouche de nouveau close. Elle pleurait, des larmes brouillons sur son visage d'enfant, des larmes brûlantes et meurtrières. Mais il s'en fichait, il avait traversé la pièce et était devant la porte, puis il se retourna, mais dans son regard rien n'avait changé. Tandis qu'elle était là par terre, suffocant sous le poids de sa douleur mais rien n'y faisait. Rien ne le fera fléchir, pas même le souvenir de la douceur de ses lèvres ou de la chaleur de ses bras. C'en était fini de tout ça, il sortit et derrière lui claqua la porte, violemment, comme l'on se débarrasse d'un mauvais rêve qui ne reviendra plus jamais vous hanter.